Le ventre de la métropole est à Lomme

L’ex MIN, pour Marché d’Intérêt National, connu maintenant sous le nom d’Euralimentaire ou Marché de Gros, est une place majeure de l’alimentation de la Région. Sur 22 hectares, on y trouve des grossistes de fruits et légumes, de fleurs, de produits secs, des producteurs, tout ce qui nous permet de bien manger.

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Acteur économique majeur de la commune, site d’excellence de la Métropole Européenne de Lille, idéalement situé au cœur du Département du Nord, ce marché agit au plus près de centaines de marchés, primeurs et restaurants. Espace professionnel, lieu d’innovation, structure en développement, bienvenue au royaume des petits matins. 

Euralimentaire : une ruche qui ne dort jamais

A 4h30 ou 5h, beaucoup d’entre nous sont encore au lit ou à peine réveillés par les appels des enfants. Jacques lui, comme tous les jours de la semaine depuis plus de 44 ans, arrive au travail au sein d’un des 36 grossistes de fruits et légumes présents sur le site. Au fil des ans, il a vu son cadre de travail évoluer, le train qui emmenait encore les marchandises au début des années 80 a disparu, les cellules occupées par les entreprises se sont agrandies, modernisées avec le développement d’espaces réfrigérés et, depuis 2010, l’espace extérieur a été couvert pour plus de confort. « J’adore ce que je fais, on travaille des produits de qualité et puis il y a le relationnel, l’envie de répondre aux besoins, de proposer le légume un peu exceptionnel. On ne s’ennuie jamais. »

A partir de 6h du matin, cette immense ruche s’ébroue et les salariés, entre 600 et 800 selon les saisons, se préparent à accueillir leurs clients. Primeurs, marchands non-sédentaires, restaurateurs, tous les professionnels de l’alimentaire ont accès au Marché, sous réserve d’un badge d’accès. Champignons, pommes de terre, raisin, litchis, châtaignes, mandarines, pommes, salades, dresser la liste des produits disponibles serait sans fin. Seule règle, ici on achète en quantité et on compte en kilos. La négociation du prix est permanente, elle fait partie de la culture des grossistes.

« En décembre, la pression monte un peu, les produits sont plus nombreux, les négociations vont plus vite. Avec mes confrères, on a nos clients, on les connait, ils viennent plusieurs fois par semaine » explique Yves Mustel, le président de l’association des grossistes, « on travaille beaucoup de 6h à 13h, ensuite ça se calme un peu. Mais nous on ne s’arrête pas, il faut passer les commandes, gérer les stocks, être en lien avec nos fournisseurs. On travaille avec le monde entier, ce n’est pas un métier pour ceux qui aiment dormir ! ».

Dans le carré des producteurs, des paysannes et paysans des environs viennent vendre directement leur production. Dorota se lève à 4h30 pour faire la route depuis Soissons et vendre ses champignons une fois par semaine « je ramène plusieurs palettes, il n’y a plus de place dans le camion. Et regardez, tout est parti ce matin ! Nous on les fait pousser, maintenant ils vont pouvoir arriver jusqu’au consommateur. Et la semaine prochaine, on recommence ! ».

Pour Marie, paysanne à Fournes-en-Weppes, c’est tous les jours qu’elle vend ses salades, choux et courges
« ce n’est pas toujours facile, il commence à faire froid. Nous on a l’habitude mais parfois je pense aux jeunes, ça m’arrive de leur souhaiter de faire autre chose. Mais mes enfants aiment ça, ils vont prendre la suite bientôt ! J’espère que ça va aller pour eux. »

Quelques mètres plus loin, Dorothée navigue entre les dattes, noix de cajoux, raisins secs et différentes graines. « On reçoit les produits bruts mais on fait la torréfaction ici, on rajoute des épices, on compose et on emballe ».
Des seaux remplis s’étalent sur des dizaines de mètres, toute la méditerranée se trouve du côté des fournisseurs, une odeur de caramel flotte dans l’air.

Il n’y a pas que de quoi manger au marché de gros, on trouve également des fleurs et plantes, toute une halle leur est même dédiée. On trouve aussi un marchand de paniers et un loueur-réparateur de chariots élévateurs, l’outil indispensable sur le marché, ils sont des dizaines à circuler sans cesse. 

Un pilier régional et un laboratoire de l’alimentation de demain

Des marchés comme celui-ci, on en trouve 17 en France. Celui de Lomme (le deuxième national) est le seul au nord de Paris, de Rungis pour être exact. Il rayonne sur les Hauts-deFrance, les Ardennes et même la Belgique. Chaque année, 200 000 tonnes de produits alimentaires y transitent, un flux de camions, de camionnettes, de voitures qui bénéficient de la proximité de la Rocade Nord-Ouest et de l’A25.

Entre les marchands, on trouve un incubateur de jeunes entreprises, réunies sous le label Euralimentaire. Des espaces de production pour tester des idées, des recettes, des projets économiques et développer l’alimentaire de demain. On y trouve des biscuits apéro produits à partir de drèches (résidus de céréales utilisées pour brasser la bière), du houmous avec des pois-chiches made in Hauts-de-France, de la glace sans lactose, du fromage végétal, de la viande séchée. Le site d’excellence s’adapte lui aussi aux enjeux du monde d’aujourd’hui, avec la nécessité de consommer moins de protéines animales. Le marché est là depuis 1972 et il est parti pour durer !


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