Le langage d’un corps qui bouge

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Petite, à Turin, Esther bougeait beaucoup, tout le temps, quitte à tomber, souvent. A 5 ans, elle choisit de s’inscrire à la danse, un choix personnel car personne ne pratique dans sa famille. Mais ses parents, qui font des métiers qu’ils aiment et qui ne comptent ni leurs heures ni leurs engagements, lui ont donné le goût de l’effort, du dépassement. Pendant son adolescence, elle travaille donc à sauter plus haut, tourner plus vite, exprimer plus d’émotions. Jouer un personnage lui plait de plus en plus et elle profite du passage du mime Marcel Marceau dans sa ville pour s’inscrire à un stage. Ce sera une révélation et le célèbre artiste l’invite à rejoindre son école à Paris. 

Esther plonge dans une nouvelle ville, une nouvelle langue, une nouvelle pratique qu’elle appelle « ma maison» et qu’elle va perfectionner pendant des années, en France mais aussi au Japon, en Inde et aux Pays-Bas, tout en commençant à travailler. Un soir, de retour à Paris, pendant une fête, une amie lui annonce qu’elle rentre chez elle, à Lille. Sur un coup de tête, une inspiration, elle la suit et intègre la compagnie de la Licorne avant de créer sa propre compagnie, installée depuis 4 ans à Lomme. 

Elle y travaille le geste, le lie aux art numériques, tout en se passionnant pour la transmission en enseignant au CRAC et à l’Université, met en scène aussi, notamment un spectacle nommé « Murmures » avec la contorsionniste Claire Carpentier, construit autour du harcèlement scolaire et qui a été joué dans deux collèges de la commune. La suite est en cours d’écriture, centrée sur le rôle des harceleurs. Des projets, nombreux, divers, avec le corps comme langage et le mouvement comme moteur.

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