Un Lommois médaillé olympique

Alors que les Jeux Olympiques de Paris ont passionné la France cet été, les souvenirs qu’ils nous laissent sont aussi l’occasion de se tourner vers le passé. Longtemps oubliée, la mémoire d’Émile Boitelle a été réhabilitée par son petit-fils en 2021.

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Trois Lommois ont eu la chance d’y participer dont Jules Meese, en haltérophilie en 1928 (Amsterdam) et Amandine Henry, en football, en 2016 et 2024 (Rio et Paris). Le troisième est resté longtemps inconnu, son nom ayant été mal orthographié. Il s’appelait Émile Boitelle. 

Émile Boitelle est né à Nieppe le 7 août 1888, fils ainé d’une fratrie de 8 enfants. En 1904, lui et sa famille quittent la plaine de la Lys pour s’installer à Lomme, qui attire de nombreux travailleurs. On ne sait pas si Emile faisait déjà de la gymnastique avant d’arriver dans notre commune, sans doute, mais toujours est-il qu’il s’y épanouit pleinement. D’abord au club des Cheminots de Lomme puis, en 1906, au sein de « la Jeunesse du Marais », qui sera le grand club de sa vie de compétiteur. 

Les gymnastes ne sont évidemment pas professionnels, Émile Boitelle doit travailler, mais d’abord, ce sera le service militaire en 1908, qui va durer 3 ans. Au retour, il se marie avec Marie Debaere et travaille comme journalier puis tisseur dans les usines de son quartier.  Comme tous les hommes de sa génération, son destin rencontre la guerre en 1914. Mobilisé dans la Meuse, il y est blessé en 1915, une balle lui laissera une cicatrice à la joue. Il est ensuite fait prisonnier et ne reviendra qu’en 1919. 

A son retour, la vie reprend et avec elle sa passion pour son sport, une passion doublée d’un talent certain puisqu’il est sélectionné en équipe de France de gymnastique pour les Jeux Olympiques d’Anvers en 1920. Une compétition certes prestigieuse, mais qui n’a pas l’ampleur des Jeux d’aujourd’hui, il faut s’imaginer une grande fête où les participants sont logés dans des écoles de la ville. Émile et ses 25 camarades participent à l’épreuve par équipes, où il s’agit d’enchainer des agrès, ensemble et en plein air ! 

La France gagnera la médaille de bronze, même si l’on a découvert bien des années plus tard des erreurs dans les notes des juges qui auraient dû lui donner la médaille d’argent. 

Après cette expérience olympique, il reste dans la gymnastique, passera son diplôme de moniteur en 1925 pour devenir le premier instructeur de « la Prolétarienne » puis quitte Lomme en 1930 pour s’installer à Thiant, près de Denain. Émile Boitelle y décède le 22 octobre 1951. 


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