La friche Mossley-Frémaux

Ce qui est aujourd’hui une friche qui s’abime a été au cours du 20e siècle une usine textile qui a vu passer des milliers d’ouvrières et d’ouvriers, acteurs de la fierté industrielle du Marais.

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Notre histoire commence en 1845 quand Ernestine Frémaux devient la première femme à créer sa filature de tissage de lin à Lille. En 1900, l’entreprise a grandi et lance sa filature de coton, qui va s’implanter rue Thénard. Cette usine, qui possèdera plusieurs noms au fil des différentes évolutions du capital, est reconnaissable à sa cheminée permettant d’évacuer la vapeur des machines mais aussi la tour équipée d’une horloge à l’entrée, pour bien réglementer la journée des ouvriers. Ces derniers se relayaient pour travailler 24h sur 24h, un mouvement constant alimenté par les ballots de coton qui arrivaient par le rail directement depuis la gare de Lomme-Délivrance.

Si beaucoup d’ouvriers venaient du quartier ou des Bois-Blancs, la sphère de recrutement s’est élargie au fil des années, avec, après la seconde guerre mondiale, particulièrement des ouvrières en provenance du bassin minier. Un réseau de bus était mis en place par les entreprises pour aller les chercher à partir de 4h du matin et permettre l’embauche à 6h.

Pour celles et ceux qui se promènent aujourd’hui dans les environs de la friche, il est quasi-impossible de s’imaginer la vie de cette époque, faite de bruits, de fumée, de travailleurs qui sortaient de l’usine pour aller aux cafés ou dans les commerces des environs, à pied ou à vélo.

Au fur et à mesure des années 80 et 90, l’usine, devenue Mossley, produisait du fil à destination de l’industrie, jusqu’à la fermeture définitive en 2003 de ce qui était la dernière filature de la commune.

Depuis, cette friche est à l’abandon, elle subit les affres du temps et a vécu quelques intrusions comme une rave party illégale réunissant près de 300 personnes au cours d’une nuit du mois d’aout 2020. Elle a aussi connu des projets comme autant de fausses promesses, en particulier en 2015 avec un investisseur taiwanais qui devait investir 15 millions d’euros dans un projet qui ne se fera jamais. Et la friche continue de vieillir en silence.

Et demain ?

Bientôt une nouvelle vie pour la friche Mossley-Frémaux ! Cet espace aujourd’hui délaissé se découpe en deux parties. Au sud, coté Deûle, la zone est catégorisée Seveso et se destine à accueillir une activité économique, en cours de réflexion actuellement. La partie Nord sera destinée à
l’habitat, avec des espaces naturels et une nouvelle dynamique pour cette partie du Marais. Les premières études sont en cours !


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