RHD2 : REPENSER LA VILLE SUR ELLE-MÊME

Il était une fois la construction d’un écoquartier, un lieu qui répond aux usages, aux besoins et aux enjeux d’aujourd’hui (et de demain). Réinventer la ville le long de la Deûle est un projet au long cours, qui se pense et se travaille sur plusieurs années.

Cette ambition, au nom digne d’un film de science-fiction (RHD1 puis RHD2), s’appuie sur un projet de ville bien concret. Celui de permettre aux habitants de vivre dans un lieu confortable, connecté aux flux de la ville comme à la nature.

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DE LA FRICHE INDUSTRIELLE À L’ÉCOQUARTIER

Il y a un siècle, le Marais de Lomme et Bois-Blancs, à Lille, partageaient une activité industrielle. Textile, métallurgie, les usines étaient nombreuses, les emplois aussi, des milliers d’ouvriers franchissaient la Deûle chaque jour et se déplaçaient dans le quartier à pied, à vélo. Puis l’industrie s’est peu à peu retirée, laissant derrière elle des friches, des bâtiments abandonnés et de nombreux souvenirs.

A partir de 2004, un grand projet se met en place pour faire renaître la ville sur elle-même, ce sera le projet « Rives de la Haute Deûle ». Des dizaines d’hectares, un champ des possibles qui va s’articuler autour d’un incubateur dédié aux entreprises du numérique, Euratechnologies, un site aujourd’hui reconnu dans toute la France et ailleurs, qui accueille 300 entreprises pour 4000 emplois et fait revivre un ancien château industriel, l’usine Le Blan-Lafont. Le fil est noué entre les deux époques.

Autour de ce site est né un écoquartier, un projet urbain qui permet d’habiter, de travailler, d’échanger et de se détendre, le tout dans un cadre qui intègre les principes du développement durable en réduisant son empreinte écologique. La première étape, un quartier de 25 ha sorti de terre à partir de 2009, a ainsi intégré la gestion des déplacements en cherchant à limiter la place de l’automobile (on y trouve deux fois plus de surface vélo/piéton que pour la voiture) et travaille à réduire sa consommation d’eau et d’énergie, tout en restituant les eaux de pluie à la Deûle via des noues présentes en maillage. Les matériaux de construction et la gestion du chantier ont été pensés dans ce sens, tout comme la question de la préservation de la biodiversité, avec plus de 1000 arbres plantés et un quart des espaces en pleine terre.

Aujourd’hui, entre construction et réhabilitation, cette première phase est désormais pleinement installée dans le paysage, mais la métamorphose continue avec une seconde phase qui démarre à Lomme par la création d’un parc. Ce lieu de nature n’était pas vraiment prévu au départ, ce devait être un simple corridor végétal. Après des ateliers, des remontées d’habitants, l’implication des élus, de la co-construction, ce sera désormais 2 ha de refuge, de pause, de jeu et de découverte autour de la biodiversité. Les travaux ont commencé sur ce site qu’il faut dépolluer et évaluer. Ainsi, après une étude phytosanitaire, 154 arbres seront conservés (et 108, morts, malades, en mauvais état ou dangereux seront abattus).  Le sol, par endroits constitué de remblais et de gravats, doit lui aussi être retravaillé.

UN NOUVEAU PARC POUR TOUS LES LOMMOIS

Ce parc, une nouvelle offre de fraicheur urbaine à 10 mn à pied du Parc du Rossignol et à 15 mn à pied du Jardin Rosa Parks, sera ouvert en 2026 à tous les habitants du Marais et au-delà mais ne sera pas 100% accessible ! Des zones seront préservées, des ilots de biodiversité que l’on pourra observer en gardant ses distances. La concertation, faite de balades urbaines, questionnaires et ateliers avec adultes et enfants, a défini de multiples usages qui seront répartis sur l’ensemble de la surface, comme des jeux ou un jardin collectif.

Cette concertation se poursuit avec, le 6 avril, un atelier pour nommer les espaces de ce futur parc qui pourra se traverser, mais évidemment pas en voiture, des parkings seront construits à sa périphérie. Car ce projet est un projet de ville, avec une nouvelle façon de la faire, à partir de la nature existante. L’objectif est bien de tirer toutes les leçons de RHD1 et de poursuivre et amplifier une démarche unique. Les bâtiments résidentiels qui vont permettre de loger de nouvelles familles lommoises au fil des années seront construits selon un calendrier et des méthodes qui prennent en compte le vivant, comme le respect des périodes de ponte, de nichage, etc. Ces bâtiments seront eux aussi dotés d’espaces de nature, ouverts sur le parc et permettant ainsi une continuité, dans le respect des trames vertes et bleues qui s’installent dans la ville.

L’histoire laisse aussi sa trace dans le choix des matériaux, la brique, le pavé, l’acier, qui viennent rappeler l’origine industrielle d’un espace qui sera ouvert à différents usages. Le logement bien sûr, avec des typologies différentes et une mixité sociale (35% de logements locatifs sociaux), le futur groupe scolaire (le premier construit à Lomme depuis les années 60 !) et des espaces professionnels qui permettront aussi le déploiement d’une activité économique et de revitaliser une partie du quartier qui se vit parfois comme « au bout du Marais » et qui sera désormais au cœur d’une nouvelle dynamique, le long de la Deûle.

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Atelier participatif « Quel nom pour le futur parc ? » le samedi 6 avril à 10h à l’école Langevin (voir p.21) : Infos et inscription ICI.

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L'INTERVIEW

ALAIN GRILLET, adjoint à la démocratie participative

Pourquoi prendre autant de temps pour la concertation ?

Ce n’est pas une contrainte, c’est au contraire une source d’enrichissement, qui est au cœur de notre culture politique ! La participation, nous la portons dans beaucoup de nos projets, comme le jardin Rosa Parks, mais elle s’incarne aussi dans le budget participatif (nous pouvons d’ailleurs participer à celui de Lille jusqu’au 12 avril) ou encore récemment dans le « Plan Marais », 15 mesures imaginées à la suite de nos nombreuses rencontres et échanges avec les habitants.

Quels ont été les apports de cette concertation ?

Tout d’abord elle a permis d’appuyer la volonté du Maire de proposer un parc bien plus grand que le projet initial. Ensuite, cela a permis d’entendre différents souhaits, différents projets, comme se détendre, jouer, observer et rêvasser, jardiner. Avec la participation active des enfants, nous avons pu imaginer un lieu multiple, avec différents espaces qu’il faut désormais nommer et installer dans le paysage.

De quoi êtes-vous le plus fier ?

De voir les habitants s’emparer de tous les sujets et construire la ville de demain ! Et également de voir que cette démarche est remarquée, en témoigne le Trophée de la participation que nous avons reçu avec la Soreli en décembre dernier à l’Assemblée Nationale. Maintenant, il reste encore beaucoup à faire, alors allons-y ensemble !

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