Se loger : un enjeu de justice sociale

Pour beaucoup d’entre nous, nos logements ont changé au cours de notre vie. Celui dans lequel nous avons grandi, celui de notre envol dans la vie d’adulte, celui de notre installation, de notre vieillesse. Il faut donc pouvoir répondre à tous les besoins, pour de plus ou moins longues périodes, c’est l’enjeu de la fabrication de la ville.

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A toutes ces étapes de la vie, il est nécessaire de pouvoir vivre dignement, sereinement. C’est une condition nécessaire des combats pour l’émancipation et contre les inégalités sociales. Cela passe par proposer des logements adaptés, des actions volontaristes pour s’adapter aux enjeux climatiques ou aux accidents de la vie, imaginer de nouveaux espaces pour, toujours, transformer la ville au service de ses habitants.

Répondre à la crise du logement étudiant

Les étudiants sont un public spécifique dans le domaine du logement, ils viennent pour parfois quelques mois, parfois de loin avec l’intention de repartir, avec peu de sources de revenus. Dans la Métropole lilloise, ils sont plus de 70 000 et seulement 25% habitent chez leurs parents. Cela fait donc plus de 50 000 étudiants à loger chaque année et beaucoup éprouvent des difficultés à le faire (on estime qu’il manque 250 000 logements étudiants en France).

A Lomme, un projet qui a pour objectif de répondre à ce manque est en train de sortir du sol depuis cet été. Un projet partenarial entre 4 acteurs : la Ville de Lomme, le promoteur Océanis, l’Université Catholique de Lille et Carrefour Property.

Les travaux qui ont commencé doivent aboutir, à la rentrée 2026, à la phase 1 de ce vaste projet, la livraison de la résidence Ecla et ses 700 logements, de différentes typologies. Une résidence qui sera un lieu de vie, avec des espaces partagés, une salle de sport et une autre de détente ou encore des cuisines. Il sera possible de se loger pour quelques semaines, à l’occasion d’un stage par exemple, ou pour toute une année scolaire. Ou plus.

Ce projet va se compléter au fil du temps puisqu’une deuxième phase est pilotée par l’Université Catholique de Lille qui a besoin de trouver des lieux de résidence pour certains de ses 30 000 étudiants. Parmi eux, certains viennent de l’étranger, d’autres n’ont pas forcément beaucoup de ressources, d’où le souhait de mettre à disposition une résidence de 300 logements à vocation sociale, résidence qui prendra sa place en cohérence et harmonie avec l’existant.

Enfin, une ultime étape verra s’élever une résidence de 124 appartements, dont 30% de logements sociaux, qui viendra compléter cette nouvelle offre.

Repenser les espaces

Une des caractéristiques de ce nouveau projet est bien son emplacement, sur la Zone du Grand But, au pied du métro St Philibert. Depuis déjà de longues années, cette zone est dédiée à la consommation avec des clients qui viennent majoritairement en voiture. 

La volonté des promoteurs de ce projet est de donner plus de sens à ce qui est une entrée de ville, en lien avec le quartier Humanicité d’un côté du métro et le Parc Naturel Urbain de l’autre, une proximité qui n’empêche en rien de porter une grande attention à la végétalisation des espaces extérieurs. Entre les deux, un nouveau quartier va donc voir le jour, à 15mn du centre de Lille. Si ce projet est unique dans la Métropole, d’autres sont en train de voir le jour dans le pays. Afin de répondre aux besoins cumulés de logements et d’espaces de nature, le plus simple, encore fallait-il y penser, est donc de proposer des espaces de vie dans des lieux déjà artificialisés, et les zones commerciales représentent un foncier important. Ici, 36 autres sites en France, pilotés par les groupes Carrefour Property et Nexity, vont emboiter le pas à Lomme dans un grand plan de régénération urbaine.

Un logement pour gérer l’urgence

Un incendie, des violences conjugales, une expulsion, la vie offre parfois des situations dramatiques à certains de nos concitoyens. A l’initiative d’Olivier Caremelle, maire de Lomme, la Ville s’est dotée, depuis la rentrée, d’un logement d’urgence au sein d’une résidence administrée par Vilogia, un T4 meublé qui permet d’héberger une famille pour empêcher la bascule vers une vie à la rue. Le loyer est payé par le CCAS avec un forfait selon les ressources du foyer de 3 à 6 euros par jour. Les personnes hébergées (le logement est réservé à celles et ceux qui vivaient à Lomme) seront accompagnées par une assistante sociale afin de se reconstruire un parcours dans la dignité.

Parce que l’urgence ne peut par définition durer longtemps, la durée de passage maximum au sein de ce logement sera de 6 mois. Un outil au service de la solidarité qui permet de mettre la lumière sur d’autres outils qui existent à Lomme, comme la convention qui lie la Ville à l’AFPA (formation professionnelle pour adultes) qui met à disposition certains de ces logements à destination de jeunes à la rue à condition qu’ils s’inscrivent dans un parcours d’insertion professionnelle. D’autres espaces sont réservés pour les femmes victimes de violences, en partenariat avec l’association « La Maison des Marraines ».

Autant d’initiatives qui permettent à des Lommois ou des Lommoises qui traversent des moments difficiles de se reconstruire par un accès au logement simplifié, encadré. Un espace pour rebondir dans une ville qui prête attention à tous les parcours. 

Améliorer la qualité de la Ville

Le logement à Lomme, ce n’est pas que de la construction, c’est aussi un grand plan de rénovation qui concerne de nombreuses résidences et quartiers de la commune. Près de l’Hôtel de Ville, la résidence Muylaert va voir démarrer un plan de rafraichissement des parties communes, de l’électricité et des balcons, pour plus de confort. Pour ce qui est de l’espace vert extérieur, le bailleur SIA a choisi de le travailler avec la Ville et les résidents afin de construire collectivement un espace commun. 

Un des très gros chantiers de la Ville est bien celui de la rénovation des logements de la Délivrance. Un investissement de 42 millions d’euros de la part de Partenord qui va construire 56 logements neufs et en rénover 126, avec le souci exprimé par la Ville d’une grande attention portée aux conditions de vie des locataires puisqu’il s’agit ici d’une opération-tiroir, qui implique un relogement provisoire au vu de l’ampleur du chantier dans le domicile. C’est en ce sens qu’une charte a été signée au printemps avec les associations de locataires et le bailleur. 

La défense des droits des locataires est au cœur d’un partenariat avec la Confédération Nationale du Logement (CNL) qui va tenir des permanences dans différents quartier de Lomme pour permettre à chacun d’être informé et aidé dans sa relation avec son bailleur ou son propriétaire.


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