La solidarité, encore et toujours

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Fuir la guerre et se retrouver sur les routes, sans papiers et sans destination, c’est ainsi que commence la vie de Maryse Degallaix, née quelques semaines avant l’Exode de 1940. Une expérience qui, dit-elle, forgera son regard sur les exilés. Revenue à Lourches, elle garde le souvenir du haut-fourneau qui tous les soirs recrache les déchets « un vrai feu d’artifice, un volcan ». Elle y rencontre aussi les polonais, les italiens, toutes les migrations de l’époque qui la marqueront durablement. 

Au cours de sa scolarité, elle développe une soif d’apprendre, se découvre une passion pour les sciences naturelles et aussi le ciné-club, où elle rencontrera son futur mari. En 1960, elle entame sa carrière d’enseignante de SVT, dont 33 ans au collège de Staël, à Lille. Plus qu’un poste, un engagement dans un établissement qui accueille les enfants des quartiers populaires. 

Enseignante, syndiquée, elle s’engage en dehors des cours, crée des équipes de foot « alors que je déteste ça mais les gamins, ils adoraient. On est allé jouer partout et le capitaine de l’époque est aujourd’hui un ami ! ».

Son engagement est aussi associatif, auprès d’Amis sans frontières. L’action internationale commence pour elle en 1989, à l’occasion de la Révolution roumaine. Des enseignants locaux sont en manque de livre ? Maryse en fera amener des camions entiers, elle le fera également pour la Hongrie. 

Amis sans Frontières est aussi une association où l’on tricote, beaucoup. « Pour les enfants qui en ont besoin, on fait des dons à d’autres assos. Parfois on le fait ensemble, d’autres le font depuis chez elles, mais nous allons à leur rencontre, ça crée du lien. Et puis nous recevons des choses par courrier, c’est formidable cette générosité ! »